Grippe, Covid-19 et VRS en 2025 : comment les distinguer et se protéger en France
En cette fin d’hiver 2025, les hôpitaux français sont de nouveau sous pression. La Institut Pasteur alerte : trois virus circulent en parallèle, avec des symptômes qui se ressemblent… mais pas assez pour les confondre. La grippe, le Covid-19 et le virus respiratoire syncytial (VRS) forment un trio silencieux mais redoutable, surtout pour les plus âgés et les tout-petits. Et cette année, les variants en circulation ont changé la donne : moins de pneumonies, plus de rhumes violents — mais une fatigue qui s’installe, parfois pendant des semaines.
Comment reconnaître chaque virus ?
La grippe, elle, frappe comme un coup de poing. Selon l’Institut Pasteur, elle se manifeste par une fièvre brutale (souvent au-delà de 39 °C), des courbatures qui vous clouent au lit, des maux de tête intenses et une fatigue écrasante. La toux est sèche, la gorge irritée, mais pas toujours le nez bouché. Et le pire ? C’est le retour de la fatigue : plusieurs semaines après la disparition de la fièvre, certains patients avouent encore avoir du mal à se lever.
Le Covid-19, lui, joue à cache-cache. Ses symptômes ressemblent à ceux de la grippe — fièvre, toux, douleurs articulaires — mais deux signes restent des marqueurs fiables : la perte soudaine du goût et de l’odorat, et une toux persistante qui ne passe pas après une semaine. Ce n’est plus le virus d’il y a cinq ans. Les formes graves sont rares, mais les formes longues, elles, continuent de toucher 5 à 10 % des contaminés, surtout chez les plus de 65 ans. D’octobre à avril 2024-2025, le Covid-19 a représenté 1,5 % des décès en France — presque tous chez les personnes âgées.
Le VRS, lui, est le roi des bébés. Chez les nourrissons, il provoque des respirations sifflantes, une fièvre modérée, une perte d’appétit et une irritabilité extrême. Chez les adultes, il ressemble à un rhume banal : nez qui coule, gorge irritée, fatigue. Mais pour les personnes âgées ou les malades chroniques, il peut déclencher une bronchite ou une pneumonie. La période d’incubation ? De 2 à 8 jours — plus longue que la grippe. Et c’est précisément cette lenteur qui le rend si difficile à repérer.
Que faire quand on est malade ?
Le traitement de base ? Le paracétamol. Doliprane, Dafalgan, Efferalgan : tous sont recommandés en première ligne. Si vous n’avez pas de contre-indication, l’ibuprofène peut aussi soulager les douleurs. Mais attention : les antibiotiques ne servent à rien. Ce sont des virus, pas des bactéries.
Pour la grippe, il existe un traitement spécifique : l’Tamiflu® (oseltamivir). Mais il ne marche que si vous le prenez dans les 48 heures suivant l’apparition des symptômes. Passé ce délai, son efficacité chute drastiquement. C’est pourquoi les médecins insistent : dès les premiers signes, faites un test. Et si c’est positif pour la grippe, n’attendez pas.
Et pour le VRS ? Il n’existe pas de traitement antiviral courant. Mais la prévention a fait un bond. Le Nirsevimab, un anticorps monoclonal, vient d’être largement déployé chez les nourrissons. Selon les données de l’étude MELODY, il réduit de 75 % les hospitalisations liées au VRS. En Espagne, les résultats sont encore meilleurs : jusqu’à 84 % de réduction. En France, Santé Publique France l’a intégré au calendrier vaccinal des bébés à risque. Une avancée majeure.
Les vaccins : tout en un ?
La bonne nouvelle ? Vous pouvez vous faire vacciner contre les trois virus en une seule visite. Le Abrysvo® et le mRESVIA® peuvent être administrés en même temps que le vaccin contre la grippe ou le Covid-19. Le Arexvy®, lui, peut être associé au vaccin antigrippal. Plus besoin de trois rendez-vous. Plus de confusion. Plus de retards.
Et les chiffres parlent d’eux-mêmes : chaque année, entre 2 et 6 millions de Français sont touchés par la grippe. Environ 10 000 sont hospitalisés. Et 9 000 meurent — 90 % d’entre eux ont plus de 65 ans. Le Covid-19 a tué moins cette saison, mais il ne s’est pas évanoui. Le VRS, lui, reste le principal responsable de la bronchiolite chez les moins de 2 ans.
Les gestes barrières : toujours d’actualité
On a tendance à oublier. Pourtant, les gestes simples sauvent des vies. Se laver les mains, aérer les pièces deux à trois fois par jour, porter un masque quand on tousse — voilà ce que recommande Libheros.fr. Et surtout : faites un test dès les premiers signes. Un test antigénique à 5 euros, c’est moins cher qu’une hospitalisation.
Et le miel ? Oui, il peut aider. Notre Temps rappelle qu’il atténue la toux et les maux de gorge — mais à froid. Chauffé, il perd ses propriétés. Une astuce de grand-mère, validée par la science.
Que nous réserve la suite de la saison ?
Les experts de l’Institut Pasteur surveillent de près les variants émergents. Aucun ne semble plus virulent que les précédents, mais leur capacité à échapper à l’immunité reste préoccupante. Les centres de vaccination ont été renforcés, les stocks de Tamiflu® réapprovisionnés, et les protocoles hospitaliers adaptés.
La leçon de cette saison ? La prévention est plus efficace que la guérison. Et la solidarité — en vaccinant les grands-parents, en protégeant les bébés, en restant chez soi quand on est malade — est la meilleure arme.
Frequently Asked Questions
Comment savoir si j’ai la grippe, le Covid-19 ou le VRS ?
La grippe se reconnaît à une fièvre brutale, des courbatures et une fatigue intense. Le Covid-19 se distingue par une perte du goût ou de l’odorat et une toux persistante. Le VRS provoque surtout un nez qui coule et une respiration sifflante, surtout chez les enfants. Un test antigénique ou PCR reste le seul moyen fiable de confirmer le diagnostic.
Le vaccin contre le VRS existe-t-il pour les adultes ?
Non, pas encore. Actuellement, seul l’anticorps monoclonal Nirsevimab est utilisé pour protéger les nourrissons de moins de 8 mois. Pour les adultes, la prévention repose sur la vaccination contre la grippe et le Covid-19, ainsi que sur les gestes barrières. Un vaccin pour les personnes âgées est en phase de test, mais pas encore disponible en 2025.
Pourquoi le Tamiflu® doit-il être pris dans les 48 heures ?
Le Tamiflu® bloque la propagation du virus dans les cellules. S’il est pris tôt, il réduit la durée de la maladie de 1 à 2 jours et diminue les risques de complications. Au-delà de 48 heures, le virus s’est déjà répandu largement, et le médicament devient inefficace. C’est pourquoi les médecins insistent sur le diagnostic précoce.
Les enfants doivent-ils être vaccinés contre le VRS ?
Les nourrissons de moins de 8 mois, surtout ceux nés prématurément ou ayant des problèmes pulmonaires, reçoivent un anticorps monoclonal appelé Nirsevimab. Ce n’est pas un vaccin, mais une injection de protection passive. Il est administré une seule fois, avant la saison hivernale, et protège pendant plusieurs mois. Les enfants plus âgés ne sont pas concernés pour le moment.
Est-ce que le miel vraiment efficace contre la toux ?
Oui, mais à condition de le consommer froid. Le miel stimule la salivation, ce qui apaise la gorge et réduit les quintes de toux. Des études montrent qu’il est aussi efficace que certains sirops contre la toux nocturne. Mais chauffé au-delà de 40 °C, il perd ses propriétés antibactériennes. Une cuillère avant de dormir, c’est une solution simple et naturelle.
Quand faut-il aller aux urgences pour une infection respiratoire ?
Si vous avez du mal à respirer, une fièvre persistante au-delà de 5 jours, une coloration bleutée des lèvres, ou une somnolence inhabituelle, consultez immédiatement. Chez les bébés, une perte d’appétit prolongée, une respiration rapide ou des rétractions thoraciques sont des signes d’alerte. Même si c’est « juste un rhume », mieux vaut prévenir qu’attendre une complication.