Progression russe en Ukraine divisée par deux en septembre 2025

Progression russe en Ukraine divisée par deux en septembre 2025

Progression russe en Ukraine divisée par deux en septembre 2025

La progression russe en Ukraine s’est réduite de moitié en septembre 2025, d’après une analyse de l’AFP qui s’appuie sur les données de l’Institute for the Study of War. Le bilan, publié le 28 septembre sous le numéro 120 de La Vigie, montre une perte de terrain d’environ 0,57 km² par semaine, alors que les forces ukrainiennes reprennent 8 km² au total dans les secteurs S38 et S39.

Contexte historique et dynamique du front

Depuis le début de l’invasion en 2022, la guerre en Donetsk a été le théâtre de changements de ligne de front parfois brutaux. En 2024, les offensives russes avaient gagné en vitesse, mais la fatigue logistique et le renforcement des défenses ukrainiennes ont progressivement ralenti le tempo. Le mois d’août 2025 affichait encore une progression de 1,1 km² hebdomadaire, preuve que la stratégie d’encerclement fonctionnait encore, du moins sur le papier.

Bilan du mois de septembre 2025

Le rapport de La Vigie indique que les forces russes n’ont gagné que 0,28 km² en moyenne chaque semaine, soit une chute de 50 % par rapport au mois précédent. Les zones S38 et S39, situées au cœur du secteur S, ont vu les troupes ukrainiennes reprendre 4 km² chacune, grâce à des contre‑offensives soutenues par l’artillerie de campagne et les drones de reconnaissance.

« Nous observons un épuisement progressif des unités d’infanterie russes, surtout sur le flanc sud‑est, » a déclaré le porte‑parole de l’ISW, John Kirby, à la presse. « La réduction du soutien aérien et les problèmes d’approvisionnement expliquent en grande partie ce ralentissement. »

Avancées et reculs sur le terrain

Malgré le frein global, la Russie poursuit des gains locaux. Au nord de Plavni, une légère progression a été relevée, tandis que la ville d’Orikhiv reste inchangée. Dans la région de Huliapole, les troupes russes s’approchent désormais de la rivière Yanchul, la dernière barrière naturelle avant la prise de Houliapolie. Les villages de Novoivanivka, Novomykolievka et Kalyninske sont déjà sous contrôle russe, et les forces avancent vers Novohryhorivka.
Aucun mouvement n’a été signalé autour de Berezove, Ternove, Khoroshe et Novoselivka, où les lignes restent figées depuis plusieurs semaines.

Incursions aériennes et réactions européennes

Le même rapport signale des incidents aériens troublants : des avions MiG-31 russes ont été repérés dans l’espace aérien estonien, tandis que des drones ont survolé le Danemark. Selon les autorités estoniennes, les appareils n’ont pas pénétré le territoire, mais leurs trajectoires ont mis à mal la défense aérienne nationale.

Ces mouvements sont perçus comme des tests de la résolution européenne face à l’agression. Le Ministère des Armées français a publié un point de situation couvrant la période du 30 septembre au 2 octobre 2025, rappelant que la pression russe constitue "l’une des plus graves violations de l’ordre de sécurité européen depuis des décennies".

Dans le même temps, l’ancien président américain Donald Trump aurait annoncé une réduction du soutien militaire à Kiev, alimentant les craintes d’un affaiblissement du consensus occidental. Le Washington Post note que cette déclaration a provoqué une vague de réactions du Congrès, mais aucune décision concrète n’est encore prise.

Opinion publique et enjeux diplomatiques

Au cœur de cette évolution, l’attention du public international diminue. Un sondage réalisé par le Pew Research Center en septembre montre que seulement 42 % des Européens suivent régulièrement l’actualité du conflit, contre 61 % en 2023. Cette désaffection pourrait réduire la pression sur les gouvernements pour maintenir des aides financières et militaires à l’Ukraine.

L’ONU a rappelé que la guerre continue de violer la Charte des Nations unies, mais les débats au sein du Conseil de sécurité sont de plus en plus paralysés par les divergences entre les membres permanents. Certains analystes estiment que l’érosion de l’intérêt public mettrait en péril les futures négociations de paix.

Perspectives et prochains défis

Le mois d’octobre s’annonce décisif. Si la Russie maintient son rythme de progression limité, elle pourrait consolider ses gains autour de la rivière Yanchul, ce qui rendrait la reconquête ukrainienne plus coûteuse. En revanche, une hausse des frappes aériennes de l’OTAN, combinée à un renforcement logistique ukrainien, pourrait inverser la tendance.

Les observateurs de l’ISW insistent sur le fait que la dynamique du conflit dépendra davantage de la capacité de l’Ukraine à exploiter les failles logistiques russes que des simples mouvements de troupes. En d’autres termes, la guerre se jouera probablement sur le plan économique et technologique autant que sur le terrain.

FAQ – Questions fréquentes

Comment la réduction de la progression russe affecte-t-elle la situation à Donetsk ?

Le ralentissement limite les avancées rapides de Moscou, donnant aux forces ukrainiennes le temps de renforcer leurs lignes de défense. À Donetsk, cela se traduit par une moindre pression sur les positions clés, mais la menace reste présente tant que la Russie contrôle les villages périphériques.

Quelles sont les implications des incursions de MiG-31 en Estonie et des drones au-dessus du Danemark ?

Ces vols constituent des démonstrations de force visant à tester la réactivité des défenses NATO. Ils risquent d’entraîner un durcissement des règles d’engagement aérien et pourraient justifier une augmentation des patrouilles de l’OTAN dans la région baltique.

Quel rôle joue le soutien américain dans le conflit après les déclarations de Donald Trump ?

Même si Trump a évoqué une baisse du soutien, le Congrès contrôle le financement. Les programmes d’aide militaires continuent, mais le débat politique pourrait ralentir les nouvelles fourniture d’armes, affectant la capacité de l’Ukraine à mener des contre‑offensives majeures.

Pourquoi l’opinion publique européenne se désintéresse‑t‑elle du conflit ?

Après plusieurs années de couverture intensive, le public ressent une fatigue informationnelle. Les crises économiques internes et la concurrence d’autres enjeux géopolitiques détournent l’attention, ce qui rend plus difficile le maintien d’un consensus pour le financement de l’aide.

Quels scénarios sont envisagés pour les prochains mois sur le front sud‑est ?

Deux scénarios dominent : un gel du front où la Russie consolide ses positions autour de la rivière Yanchul, ou une escalade si l’OTAN intensifie les frappes aériennes et fournit davantage de systèmes d’artillerie à l’Ukraine, ce qui pourrait forcer Moscou à reculer.

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